L’augmentation de la consommation d’alcool augmente le risque de cancer colorectal, tandis que la réduction de la consommation diminue le risque…
La consommation d’alcool est un facteur de risque établi de cancer colorectal (CCR), cependant les effets du changement des habitudes de consommation sur ce risque sont assez peu connus. Cette étude longitudinale européenne montre que l’augmentation de la consommation d’alcool au milieu ou à la fin de l’âge adulte a augmenté le risque de cancer colorectal, tandis que la réduction de la consommation a diminué le risque.
Dans le cadre de l’enquête prospective européenne sur le cancer et la nutrition, les changements de la consommation d’alcool comparant le suivi aux évaluations de base ont été étudiés en relation avec le risque de cancer colorectal. L’analyse a porté sur 191 180 participants et 1 530 cas de CCR. Les trois premières années de suivi ont été exclues afin de minimiser la causalité inverse. Les profils de trajectoire de la consommation d’alcool, évalués à l’âge de 20, 30, 40 et 50 ans, au départ et pendant le suivi, ont été estimés à l’aide de modèles mixtes de classe latente et mis en relation avec le risque de CCR, incluant 407 605 participants et 5 008 cas incidents de CCR.
L’âge moyen au départ était de 50,2 ans et l’évaluation de suivi a eu lieu en moyenne 7,1 ans plus tard. Par rapport à une consommation stable, une augmentation de 12 g/jour (un peu plus de un verre standard) de la consommation d’alcool au cours du suivi était positivement associée au risque de CCR (HR = 1,15, 95%CI 1,04, 1,25), tandis qu’une réduction de 12 g/jour était inversement associée au risque de CCR (HR = 0,86, 95%CI 0,78, 0,95). L’analyse de la trajectoire a montré que, par rapport à une faible consommation d’alcool, les hommes qui ont augmenté leur consommation d’alcool entre le début et le milieu et la fin de l’âge adulte de 30 g/jour en moyenne présentaient un risque de CCR significativement plus élevé (HR = 1,24 ; 95%CI 1,08, 1,42), alors qu’aucune association n’a été observée chez les femmes. Les résultats étaient cohérents par sous-site anatomique.