Une méta-analyse de 26 études avec un total de 5,795,688 participants (139,993 cas) montre de manière observationnelle que le risque de cancer du sein augmente de manière proportionnelle à la consommation d’alcool et dès les faibles consommations avec un risque augmenté de 4% à chaque verre consommé (10g) par jour.
L’étude de randomisation mendélienne, avec la prédiction génétique de la consommation d’alcool ne confirme pas de lien de causalité entre la consommation d’alcool (verre(s) par semaine) et l’incidence du cancer du sein (RR de 1.01 (IC95% 0.84, 1.23), mais la consommation problématique d’alcool était quant à elle associée à un risque plus élevé (RR de 1.76 (IC95% 1.04, 2.99).
Les résultats de cette étude ont aussi permis d’identifier des sites de modification épigénétique (méthylations) proches de 4 gènes qui ont pour effet de réduire leur expression et qui sont associés à une augmentation du risque d’incidence du cancer du sein.
Cette étude confirme le risque plus élevé de cancer du sein dès les plus faibles niveaux de consommation d’alcool (dès le premier verre) et met en avant la nécessité de repérer et lutter contre l’usage d’alcool chez les patientes et les femmes notamment si elles ont un risque accru en raison d’antécédents familiaux aide facteurs génétiques.
- Tous les niveaux de consommation d’alcool étaient associés à un risque accru de cancer du sein dans la méta-analyse :
- Une consommation légère était associée à une augmentation de 7 % du risque de cancer du sein (risque relatif [RR] : 1,07 [intervalle de confiance (IC) à 95 % : 1,04–1,10], comparativement aux participantes qui ne consommaient pas d’alcool).
- Une consommation modérée était associée à une augmentation d’environ 21 % du risque de cancer du sein (RR : 1,21 [IC à 95 % : 1,14–1,28], comparativement aux participantes qui ne consommaient pas d’alcool).
- Une consommation importante était également associée à une augmentation d’environ 21 % du risque de cancer du sein (RR : 1,21 [IC à 95 % : 1,17–1,26], comparativement aux participantes qui ne consommaient pas d’alcool).
- Le risque de cancer du sein augmentait parallèlement à l’augmentation de la consommation d’alcool.
- Le risque a été quantifié comme une augmentation de 4 % pour chaque augmentation de 10 g/jour de la consommation d’alcool (un verre standard)
- L’analyse de randomisation mendélienne (RM) a révélé qu’un phénotype de consommation d’alcool (consommation d’alcool problématique) était associé à une augmentation de 76 % du cancer du sein (RR: 1,76 ; IC à 95 % : 1,04–2,99). Le trouble lié à la consommation d’alcool ne faisait pas partie des phénotypes associés à un risque accru.
- L’analyse de RM a également révélé un lien de causalité entre la consommation d’alcool et le cancer du sein qui est relayé par la méthylation de sites particuliers sur les régions promotrices de quatre gènes : CDC7, ZNF318, RIN3 et RP11-867G23.13. La méthylation d’une région promotrice provoque la répression de l’expression génique.