Huit des 10 pays* enregistrant la plus forte consommation d’alcool au monde se situent dans l’Union européenne (UE). Des bases factuelles établies par l’OMS montrent que le cancer est l’une des principales causes de décès imputables à l’alcool dans l’UE. Même de petites quantités d’alcool peuvent avoir des effets nocifs sur la santé. Par exemple, quelque 50 % des cas de cancer du sein attribuables à l’alcool dans l’UE sont dus à une consommation faible ou modérée d’alcool.
C’est pourquoi l’OMS, avec le soutien de la Commission européenne, lance le projet EVID-ACTION (Evidence into Action Alcohol Project ou « Projet Alcool : des preuves aux actes »), qui contribuera à la réalisation des objectifs du Plan européen de lutte contre le cancer.
EVID-ACTION est un projet de 10 millions d’euros dont le but est de sensibiliser la population et les décideurs aux liens entre la consommation d’alcool et les risques de cancer. Il encouragera les politiques fondées sur des bases factuelles visant à limiter ces risques, et permettra d’élaborer et de soutenir la mise en œuvre de programmes de formation en la matière, pour les pays.
Les 3 objectifs spécifiques d’EVID-ACTION portent sur :
- des avertissements sanitaires sur les étiquettes des boissons alcoolisées ;
- un renforcement des capacités, la littératie en santé, la prise de conscience de la population et le plaidoyer contre l’alcool ;
- le dépistage de l’alcool et les interventions brèves.
EVID-ACTION : étape par étape, limiter le préjudice sanitaire et économique de la consommation d’alcool dans 30 pays
« L’UE affiche le niveau de consommation d’alcool le plus élevé au monde. Non seulement l’alcool peut provoquer des maladies mortelles, mais il peut aussi avoir un impact négatif sur l’économie et faire peser des contraintes financières sur les systèmes de santé et de protection sociale des pays de l’UE, qui sont déjà mis à rude épreuve en raison de la pandémie de COVID-19, des conflits et des situations d’urgence humanitaire », déclare M. John F. Ryan, directeur général adjoint faisant fonction de directeur général pour la santé et directeur de la division Santé publique, cancer et sécurité sanitaire à la Commission européenne.
« Le projet EVID-ACTION de l’OMS et de l’UE soutient des interventions dans toute l’UE, ainsi qu’en Islande, en Norvège et en Ukraine, pour limiter la consommation nocive d’alcool », ajoute M. Ryan.
« L’alcool est un agent cancérigène du groupe 1, dans la même catégorie que l’arsenic, l’amiante et le tabac. Pourtant, la plupart des gens ne sont pas conscients des nombreux risques que l’alcool recèle pour leur santé », explique le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Ce projet, qui bénéficie du généreux soutien de l’UE, vise à remédier à cette situation en améliorant l’étiquetage et la littératie en santé, et facilitera la réalisation des objectifs du Plan européen de lutte contre le cancer, qui vise à combattre le cancer étape par étape et sur tous les fronts : depuis la prévention et la détection rapide jusqu’à la pose du diagnostic, au traitement et à la qualité de vie des patients atteints de cancer. »
Les données scientifiques de l’OMS sur l’alcool dans les pays de l’UE : des cancers, et des années de vie perdues
Le cancer est la principale cause de décès imputables à l’alcool dans l’UE, à l’origine de 29 % de ces décès en 2016. La même année, près de 80 000 personnes sont mortes de cancers imputables à l’alcool dans l’UE, et quelque 1,9 million d’années de vie ont été perdues en raison d’une mortalité prématurée ou d’un handicap.
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* Selon les dernières statistiques de l’Observatoire mondial de la santé
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